dimanche 29 mars 2009

Quand les soirées sont plus arrosées que les fleurs

Mes yeux s'accordent au rythme des stroboscopes. Tout me semble ralenti, flou excepté quelques moments lumineux. Je serre la main à des gens que je connais pas, je m'immisce au milieu de groupes dont je connais personne. La vie est belle, les oiseaux inexistants chantent tout de même. La musique, aussi forte est-elle, ne fait aucunement varier ma façon de danser. Je garde toujours la même rythmique ternaire ( peut-être même est-elle binaire ). Je crois même que je pourrai continuer à danser sur la Marche Funèbre de Chopin. Je suis un élément de la masse, ni plus ni moins. Un élément abruti, qui boit pour oublier le temps d'une soirée tous les désagréments du quotidien, tous ses soucis, les enterrant dans un coin endormi de sa mémoire afin de ne plus y penser. Tout est parfait. Et même quand la musique me plaît pas, je la remplace dans ma tête par une musique que j'aime bien ( une soupe "Electro-dance" par exemple, l'important est juste que ça bouge ). Mes oreilles ont donc cette faculté de transformer ce qu'elles entendent. Pour mes yeux c'est différent, ils voient mais ne relaient pas l'information vue au cerveau ( certains neurones doivent être désactivés ). Je suis souriant. La seule interrogation existante encore pour moi est : "Je commence à boire le verre que j'ai dans la main gauche ou celui que j'ai dans la main droite?". Le reste n'a aucune importance. On me renverse de la boisson dessus et je m'en fous. Tout le monde est mon ami. Tout le monde est génial. Tout le monde est rigolo. La vie est un dancefloor géant où tout le monde danse avec un grand sourire aux lèvres.

Et puis soudain, la soupe electro-dance est remplacée par le bruit d'un marteau-piqueur suivant un rythme Aphex Twinien. Je m'isole en me tenant la tête. Ces bruits sourds me font mal, terriblement mal. J'ai l'impression que ma tête va exploser. J'ai envie de crier. Mes oreilles commencent à réentendre la véritable musique distillée par le DJ. J'ouvre les yeux. Et je regrette.

Je vois des filles dansant collé-serré avec des garçons. Ils s'embrassent, se lèchent le visage, se disent des mots doux comme s'ils s'aimaient alors qu'ils ne se reverront plus jamais après cette soirée. Ils n'arrêtent pas de s'embrasser : les pelles se ramassent à la pelle. J'ai à nouveau envie de crier, de leur ordonner d'arrêter. J'ai mal. Je ressens le manque. Elle me manque. J'essaie de détourner le regard mais je n'y arrive pas. Je vois toujours ce bonheur présent. Je les déteste. Dans ma tête, une musique down-tempo s'installe, un son mélancolique Airien histoire d'accentuer encore le manque. J'ai envie de tuer tout le monde.

Je suis chez moi, dans mon lit. Je ne sais pas comment j'y suis arrivé et ce n'est pas le plus important. Mes draps sont bien plus mouillés que toutes les filles qui étaient présentes à la soirée : Preuve que la tristesse solitaire a plus de force que l'appétit sexuel alcoolisé? En une soirée, j'ai reproduit le schéma de la déchéance humaine, de l'humain qui veut enterrer tous ces soucis sans se rendre compte que ceux-ci lui feront payer cette mise à l'écart au centuple.

dimanche 22 mars 2009

Oscillateur

Je suis un oscillateur. J'enchaîne le rythme mielleux de "Soda Pop Confusion" de Variety Lab ( Team UP!, 2009) par la rythmique pour le moins angoissante de "Sordid" d'Amon Tobin ( Permutation, 1998). Comme si j'avais besoin de tout en même temps. En voilà un travers bien humain : n'en avoir jamais assez, toujours en vouloir davantage, toujours vouloir plus rapidement, la technologie avance moins vite que le désir. Un jour on rêve d'avoir l'objet X, 6 mois plus tard on le trouve inutile et dépassé et on veut le remplacer par l'objet Y. C'est en forgeant qu'on devient forgeron. C'est en créant du désir qu'on devient désireux. Plus il a d'argent, plus il lui en manque. Moins il travaille, plus il est fatigué.
C'est de la faute à cet enculé de voisin, il a toujours plus de chance que nous.

dimanche 8 mars 2009

Présentation

Un article de blog , c'est l'inverse d'une femme. Il faut d'abord l'introduire et ensuite conclure. Cette phrase montre l'étendue de ma délicatesse et de mon humour par la moindre occasion. Par quoi commencer? Mon prénom peut-être? Pas con. Mon prénom est Ludovic. Voilà. Génial. Ca a changé votre vie. Ne me remerciez pas. J'ai 20 ans ( comme Lorie dans sa chanson , qui est bien évidemment ma chanson préférée de tous les temps ). Ma présentation s'arrêtera là. Le reste, vous le découvrirez en me lisant ( il faut bien que je laisse un peu de suspense sinon vous ne lirez pas les autres articles.)