samedi 28 novembre 2009

Human Robot 0x05

Le lendemain

En arrivant au lycée, je vis Tina, qui attendait déjà devant la porte de la salle. Enfin ce n'est pas tout à fait exact. Je devrais plutôt dire que j'ai vu une grosse couche de maquillage derrière laquelle on devinait les traits de Tina. Elle qui déjà n'était pas naturellement très belle était devenu complètement laide à cause de ce maquillage. En m'apercevant, elle me fit un grand sourire. Un sourire trop grand. Un sourire trop calculé. Cela me fit peur. Je détournai le regard, vissa les écouteurs de mon MP3 dans mes oreilles et m'éloigna un peu. Je me demandai bien ce qui avait pu provoquer un tel changement. Une lubie. Mouais pourquoi pas. Une remarque blessante de quelqu'un. Si c'était le cas, il s'agissait d'une personne vraiment conne et sans intérêt.


Le sourire de Tina disparut à ce moment.
Tina devenait folle.
"Même avec du maquillage, je reste moche", se dit-elle.

vendredi 20 novembre 2009

Human Robot 0x04

Ce souvenir ne cessait de me hanter. J'étais assis sur ce banc, elle pleurait et je ne bougeais pas. Pourquoi n'avais-je pas réagi? J'aurais pu la consoler ne serait-ce qu'un petit peu, la serrer dans mes bras et lui dire que même si avec les yeux embués elle était très jolie, elle l'était encore davantage quand elle était heureuse. Mais, comme un misérable, je suis resté inactif. Ma timidité l'avait emporté haut la main. Je suis tellement faible et tellement pitoyable


Deux semaines passèrent


Aujourd'hui, j'eus une grande satisfaction. J'eus la très nette impression que Melissa semblait être heureuse. Elle avait du oublier la déclaration de Frédéric ou tout du moins elle semblait être passée à autre chose. J'étais heureux pour elle mais cela ne m'empêchait de toujours m'en vouloir et continuer à penser que ce jour-là j'avais été d'une nullité impressionnante. Je ne vivais toujours pas. Peut-être cela viendrait-il un jour.


Lycée Jean-Marc Morandini, Paris XVIème, 2100
Salle CIFI, Cours de maths


Alors que le professeur Thomas Brillant faisait un cours sur les dérivées, Tina, une fille pas très avantagée par la nature, parlait avec Melissa :
- J'ai entendu dire que Frédéric t'avait avoué vouloir sortir avec toi et que tu as dit non. T'es bizarre quand même. Il est hyper méga mignon.
- Ouais mais il me plaît pas.
- N'empêche qu'il est hyper beau et que t'es bien difficile.
Plusieurs remarques du même genre suivirent. Inutile de les transcrire, elles sont inintéressantes au souhait. Vint un moment où Melissa en eut marre des réactions de sa voisine et décida d'une perche qu'elle lui tendit pour , comme on dit un peu vulgairement, se foutre de sa gueule. Voici la retranscription de la perche :
- Mais bon c'est vrai que vu que t'es hyper jolie, que t'as des gros seins tous les mecs veulent sortir avec toi donc t'as l'embarras du choix.
Erreur de Tina qui donna envie à Melissa de s'amuser un peu au lieu de s'énerver.
- Hé oui! Donc j'ai des critères très rigoureux pusique je peux me le permettre.
- Du genre?
- Il doit être grand
- Grand comment?
Melissa se dit que Tina était vraiment conne.
- Au moins 1m80.
- Et sinon?
- Bah il doit avoir des beaux yeux, un hyper beau visage, un corps musclé, chausser au moins du 45 et ...
Petit silence.
- Et quoi?, demanda la curieuse Tina.
Melissa espéra en ce moment que Tina était prude et facilement choquable.
- Et il doit en avoir une grosse.
La réaction escomptée n'eut pas lieu, Tina ne semblait pas choquée outre mesure.
- Ah ouais grosse comment?
Melissa savait qu'elle avait loupé le coche mais ne se dégonfla pas.
- Au moins X cm ( Censure du nombre par un X )
Cette réponse laissa Tina silencieuse un long moment. Melissa en profita pour asséner un coup fatal.
- Mais bon Tina, vu le physique que tu as, tu peux pas te permettre d'avoir de tels critères.

En sortant des cours, Tina se précipita dans les magasins pour s'acheter du maquillage.

dimanche 8 novembre 2009

Human Robot 0x03

Frédéric parti, elle se mit à déverser des torrents de larmes. Elle en avait marre de tous ces garçons qui voulaient sortir avec elle juste pour son cul et ses seins et car elle était ce qu'on appelle communément une "bombe". Elle les avait assez vus , se retourner sur son passage pour pouvoir bien la mater. Des fois, elle trouvait ça presque mignon de voir un garçon tout timide la scrutant de façon que lui jugeait discrète mais qui ne l'était pas du tout. Mais la plupart du temps, il s'agissait de garçons qu'elle imaginait dire à ses potes : "Vous avez vu la bonasse qui vient de passer. Je me la ferais bien". Et elle trouvait ça tout de suite moins mignon. Elle souhaitait réellement parfois être moins jolie pour pouvoir être sûre que lorsqu'un garçon lui fait la cour, c'est pour elle et pas uniquement pour son physique. Mais la vie ne change pas le physique et encore moins les hormones masculines.

Assis sur un banc en lisant "Les liaisons dangereuses" de Choderlos de Laclos, je la vis pleurer à chaudes larmes. En fait, j'avais interrompu ma lecture au moment où la conversion entre Frédéric et elle était devenu quelque peu houleuse. Je pouvais la voir sans qu'elle ne puisse me voir, aveuglée par des flots de larmes. Elle semblait vraiment très triste et affectée par ce qui venait de se passer. L'aimait-elle en ayant peur malgré tout de sortir avec lui? Je ne savais pas vraiment. Je sentais quelques larmes monter en moi. Je ne supporte pas de voir des gens pleurer, de surcroît lorsque ce sont de jolies filles. Une envie folle me prit d'aller la serrer dans mes bras pour la consoler mais ma timidité prit le dessus. Je pris mon livre, le positionna de façon à cacher mon visage et notamment mes yeux et fit comme si je n'avais rien vu.